Zoos / Sep2 – 15 et 16 Mai – à Casa Colorada

Leur passion pour le graphisme, les contours, les aplats de noir, et le graffiti était le point de départ de cette exposition éphémère de SEP2 et ZOOS qui aura lieu ce weekend à Casa Colorada.

Et bien que la pratique commune de l’art urbain, au sens large, soit la principale influence du travail de ces deux jeunes artistes marseillais, chacun a un univers graphique propre, avec ses références : bande dessinée, gravures, buffs de graff ou encore l’alphabet sanskrit. 

Ce weekend du 15-16 mai 2021, ZOOS et SEP2 nous présenteront leurs travaux antérieurs mais également des créations réalisées au cours du dernier mois, spécialement pour l’exposition. Un panorama qui retrace l’évolution de leurs styles et de leurs recherches graphiques, en passant par un travail autour des hybrides. 

En effet, cette exposition était l’occasion de confronter leurs styles, à première vue bien différents, pour y trouver une esthétique graphique commune. A cette fin, les artistes ont choisi d’explorer ensemble la technique de la sérigraphie pour proposer des t-shirts et des tote bags, des objets de tous les jours faisant écho avec leur propre consommation de l’art, que vous aurez l’occasion de découvrir ce weekend à la Casa Colorada. 

Enfin, à travers des réalisations vidéo, les deux artistes proposent de partager, à la manière d’archives visuelles, des instantanés de peintures et de moments de vie illustrant leurs processus créatifs.

affiche de l’exposition

Expo SEP2 / ZOOS – 15 et 16 Mai – à Casa Colorada – 76 rue Consolat, 13001, Marseille

ZOOS

« J’ai grandi à Marseille en lisant Kid Paddle et One piece, regardant South Park et Futurama et en observant les flops et les lettrages aux rouleaux par la vitre, lors de mes trajets en ville. Ces 3 influences ont particulièrement façonné mon style actuel, et ma pratique de la peinture. Les contours noirs, l’accumulation de petits dessins, et les visages cartoon que je représente en sont la preuve. J’utilise principalement ce qui m’entoure, pour créer une accumulation de petits éléments qui ensemble, créent une image, une forme, un mood. Une partie de mon travail se trouve dans la rue, j’affectionne particulièrement les signes graphiques de l’espace urbain : une affiche déchirée, une canette écrasée, un flop buffé (repeint). J’aime travailler sur divers supports afin d’expérimenter, et de jouer à la fois avec les possibilités de chacun mais aussi avec leurs forces symboliques.

C’est aussi pour cela que j’utilise différentes techniques que ce soit la vidéo, la peinture, le dessin ou ici pour la première fois la sérigraphie qui me permet d’adapter ma pratique à un plus large choix de supports.

J’ai également fait des études d’arts plastiques, lors desquelles j’ai produit d’une manière très différente, bien que toujours inspiré par les signes graphiques de l’espace public. Dans ce cadre, j’ai travaillé avec la vidéo sur les buffs (graffiti repeint) et leurs esthétiques proches de la peinture minimaliste et abstraite, à mon sens. J’ai aussi expérimenté le stop motion pour donner vie à mes peintures et à leur supports. Ce travail a une forme très différente de ce que je présente sur toile, print ou tote bag qui a une esthétique plus proche du dessin mais pourtant il y fait écho.

Cette exposition est l’occasion de montrer mon travail, mais aussi de le présenter en parallèle avec celui de SEP2 et de collaborer sur de nouveaux supports ensemble. Le but étant de lier nos deux styles, qui de base semblent opposés, pour y trouver un esthétisme graphique commun. »

SEP2 :

« J’ai commencé ma pratique du graffiti à Marseille il y a maintenant 4 ans.
Au début, je piochais mon inspiration principalement dans deux courants, l’Ignorant style et le Wild style. Ce sont deux styles de graffiti assez éloignés : le wild style est une forme complexe de graffiti, qui incorpore des lettres et des formes entrelacées qui se chevauchent, alors que l’ignorant style, qui peut paraître simpliste et enfantin, cache en fait une volonté de liberté de forme et de refus des codes existant jusqu’alors dans le graffiti.  

Avec le temps, j’ai appris à développer mes lettres en m’inspirant de plusieurs alphabets. J’en viens, dès lors, à m’intéresser tout particulièrement à l’alphabet sanskrit (langue utilisée depuis plusieurs millénaires dans tout le sous-continent indien) et je mélange ceci à la recherche d’un résultat graphique.

Selon le support, je vais remplir mon lettrage différemment, lorsque je peins sur un mur j’aime mélanger beaucoup de couleurs différentes, selon mes inspirations tout en essayant de garder des couleurs pastel et une texture feutrée (en tout cas pour ma part car je suis daltonien).
Lorsque je dessine sur papier, je préfère faire des aplats de noirs afin que l’on se concentre exclusivement sur la forme du lettrage, la sensation qu’il dégage sans être biaisé par d’autres informations.

 
 J’aime récupérer des illustrations ou bien des photographies à Emmaüs ou dans des brocantes, pour y ajouter par la suite mes lettrages, créant ainsi un décalage. Le lettrage a un côté contemporain et épuré tandis que le support de base, ancien, est lui beaucoup plus détaillé. Les formes, déjà présentes, sur l’illustration vont influencer les courbes de mes lettres, qui viennent alors compléter les espaces vides et les trous, s’imbriquent dans l’image originale.
On peut alors dire qu’à la manière du graffiti (même si cela est moins transgressif) je viens m’inviter sur un support sur lequel je n’étais pas convié à la base pour lui donner une seconde vie. »

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